Parfois. Je reviens ici et je relis ce que j’ai pu écrire. Comme s’il s’agissait de mon vieux journal intime de 2002.

Oh, si tu savais comme tout à changé. Nous sommes en 2014, presque quatre années après mon dernier billet, et je t’écris de mon iPad mini, du parvis de la Défense.

Un iPad mini ? Sais-tu seulement de quoi il s’agit. (Rires).

Je suis toujours avec Lui, l’Homme qui m’a réparé. Et je pense pouvoir dire que c’est l’Homme de ma Vie. Tu en as raté des histoires.

Côté amitiés, les garçons se sont succédés. De groupes en groupes. Jusqu’à ce que je finisse par comprendre que ça ne m’allait pas.

Ils ne m’allaient pas.

Et j’ai fini par partir. Encore et encore. Jusqu’à devenir une légende pour la/les personne(s) qui me remplaçai(en)t à leurs côtés.

J’ai maintenant très peu voire plus du tout de nouvelles de la plupart d’entre eux. Mais il m’arrive de veiller sur eux à distance et de m’assurer qu’ils sont heureux. Peut-être prendrais-je le temps de te parler d’eux.

Mais tout est différent maintenant. Et suis différent. Je porte un nom différent. Et j’y suis très attaché.

Ça me fait plaisir de t’écrire à nouveau.

28 ans. J’ai eu 28 ans.

Le temps passe et les choses changent. Et ce que j’ai pu écrire, ici même, l’an dernier, est complètement changé. Un an, jour pour jour, tout semble différent.

Je suis en train de quitter petit à petit l’endroit où je me suis perdu ces trois dernières années. Il n’est que déceptions. Ce n’est pas ce que je voulais. Et j’ai plusieurs fois dit que ça ne me plaisait pas. J’ai l’impression d’avoir hurlé et hurlé ces derniers mois. Mais que personne ne m’a entendu. En tout cas pas ceux vers qui je criais. Pas ceux que je voulais surtout convaincre.

Alors, j’ai commencé à faire mes valises. Pour revenir là où je me sens bien. Dans ma cabane. Et je me demande si je dois leur laisser un petit mot. Ou si je dois m’éclipser dans la nuit. J’aimerais beaucoup qu’ils se réveillent un matin et ne me trouvent pas. Et j’aimerais qu’ils regrettent.

Tant pis pour eux. Moi, j’ai juste l’impression de prendre les choses à coeur comme une gamine de 14 ans.

Je crois qu’il n’y a qu’à Toi que je peux dire que je suis énormément déçu et très triste.

Le seul point positif, c’est celui dont je suis fou amoureux. Et je suis très triste qu’il soit loin pour trois semaines. Je me sens très seul depuis son départ. J’aurais tellement aimé partir avec Lui. Je trouve ça injuste d’être coincé ici.

Tout cela je le dois à cette boîte qui m’a licencié alors que je me suis toujours donné à fond. Je voulais tellement que ce qui s’était passé avec Jolies Lèvres ne se reproduise plus. Mais encore une fois, ce n’est pas le genre de voyage que je peux faire. Et je vais devoir attendre trois semaines que celui qui comble ma solitude revienne.

Oh il y a bien des choses positives, mais là tout de suite, je suis triste.

C’était aujourd’hui. 27 ans.

Ca fait longtemps n’est-ce pas.

Beaucoup de choses ont changé. Je ne vais pas tout te raconter dans les détails. Je suis juste venu te souhaiter un joyeux anniversaire.

Tu es entouré de nouvelles personnes à qui tu ne t’ouvres pas complètement. On dit que tu es mystérieux. Que tu as beaucoup de secrets. Toi tu dis que tu es simplement élusif.

Tu as un copain. A lui non plus tu ne t’es pas ouvert complètement. Tu avais peur de souffrir à nouveau comme tu venais tout juste de souffrir. Mais sur ce plan tu n’es peut-être pas à plaindre.

Tu as perdu des personnes importantes en cours de route mais regarde ce que tu as pu gagner. Pense à qui t’a appelé en premier cette année et à tous les messages qu’il a laissé. Pense à qui t’a appelé en dernier cette année. Et à son amitié indéfectible depuis deux ans. Pense à tous ces messages que tu as reçus. A ces appels. A ces textos.

En voici un de plus.

Bon Anniversaire.

Juste le temps pour moi d’arrêter de saigner. Juste le temps pour moi d’aller mieux. Juste le temps pour moi de pouvoir souffler sans avoir mal.

Je m’efface doucement et je vais m’accrocher à mon étoile filante pour aller loin dans ma galaxie. Le plus loin possible.

J’ai besoin d’être Loin.

Ce n’est qu’un Au Revoir.

Non il n’y aura pas de bague avant son départ pour l’Ouest Américain. Non il n’y aura plus de petits cadeaux achetés pour Lui, comme ça par envie. Non il n’y aura plus de longues balades le dimanche à parler de tout et de rien. Enfin, c’était moi qui parlait. Toujours.

C’est fini. Et je suis fini. Fatigué.

Vais-je pleurer tout ce que j’ai pleuré pour Michael ? Vais-je avoir le coeur qui se retourne chaque seconde en pensant à Lui comme quand je pensais à Hervé au tout début ?  Simplement. Vais-je m’en remettre ?

Je ne veux pas être celui d’un autre. Ce n’est pas juste.

En ce moment dans ma petite vie…

Ma mutation là où je l’ai voulue. Le déménagement de mes parents deux cents mètres plus loin. La préparation d’un mariage. Mes Garçons occupés avec leurs chéris. Une angine blanche. Un livre que je n’ai pas envie de finir. Will&Grace. Et Lui.

J’ai peur. Beaucoup de changements.

Oui, j’ai peur.

{Chéri, 9}

23.03.09

Kaede porte un Magatama. Un Bijou ancestral japonais en forme de 9. Kaede, c’était moi il y a quelques années. Et ce bijou en forme de 9, j’y ai pensé Samedi.

Samedi, nous fétions donc notre neuvième mois. Un petit trésor que je protège entre mes bras.

Dans quelques mois, Il va partir. Un mois, ce n’est pas la mort. Certes. Mais j’ai mal de ne pas l’accompagner, je l’avoue. Mal, parce que je rêvais de pouvoir partir en vacances avec Lui. Mal parce que je ne peux pas me le permettre. A cause de mon Travail qui m’empêche de m’absenter à cette période. A cause de mon salaire qui m’empêche de pouvoir le suivre insouciamment.

Pour “nourrir” mon cerveau, et l’empêcher de ne penser qu’à ça, je m’imagine ce jour. Et je le vois, comme Mamoru, offrir une bague à Usagi. Je sais. C’est très con. Ce n’est absolument pas son genre. Et ça n’arrivera jamais. Mais ça me réchauffe le coeur.

Et chaque fois que je pense à ce voyage, je m’empresse d’imaginer cette bague. Et je me sens mieux.

Quelle midinette je suis.
Ne lui dîtes surtout pas.

Samedi soir, les cartes m’ont dit de poser ma tête.

Avec Lui, je peux être serein. La Carte de l’Amour est sortie. La Carte du Bonheur est venue tout écraser. Je peux être tranquille.

Bon, elles ont aussi parlé d’une réponse que j’attends (vrai), d’un voyage (Barcelona j’arrive cet été), d’une protection occulte (c’est Piper !), et de sécheresse vaginale ! (private joke).

Samedi soir, on était toutes réunies. C’était bien.

Vivement cet été.

Ma journée de samedi a été particulièrement lente et chiante. Au travail, à assumer mes responsabilités. Passer des coups de fil à la maintenance pour qu’ils viennent réparer leurs conneries, harceler France Telecom pour qu’ils arrêtent de me balader entre leurs services, menacer mes vendeuses pour qu’elles soient moins rapport salaire/travail…

Ma journée était noire. Mais, j’avais mon petit rayon de soleil. Nos huit mois.

Tous les mois, je lui ai offert un petit quelque chose. Comme ça, pour marquer le coup. Une rose, des gâteaux arabes, le petit livre des gros câlins, le cahier d’exercices pour les adultes qui ont séché les cours d’éducation sexuelle,  le livre de Monsieur Parfait, le dvd de Wall-e et hier un t-shirt sur lequel il avait flashé.

C’était toujours ma petite surprise, toujours bien cachée. Et je me fichais complètement que Lui n’y pense pas. Parce que l’important et je te le dis, c’est que je le faisais par pur plaisir. Offrir sans recevoir en retour.

Hier ma petite lumière de la journée était de me dire que j’allais arriver chez Lui, qu’il m’aurait sûrement préparé un petit truc à manger (j’ai toujours faim), qu’il aurait déjà mangé, qu’on passerait la soirée à deux et qu’avant de se coucher il découvrirait le cadeau que je lui ai fait.

Mais en fait…

J’ai fait la moitié du trajet avec une de mes vendeuses. Elle me parlait de son copain et je me disais qu’elle devrait réellement le plaquer. Le genre de fille qui ne se rend même pas compte des atrocités qu’elle peut raconter et pire, accepter.

L’autre moitié du trajet, je pensais à la chance que j’ai. Vraiment. Parce que tout se passe bien (poï poï touche du bois) et que je suis vraiment heureux.

Et arrivé à la maison…

J’avais à peine le temps de cacher son cadeau que Lui m’offrait le mien. Le dvd best-of d’Elie Kakou que j’adore. “Je m’en suis souvenu”. Tout fier de Lui. Et à table…

Tourte provençale au poulet préparée pour nous deux. Il m’avait attendu pour manger. Et en dessert, des fondants au chocolat blanc. Parce que c’est mon chocolat préféré. Et moi comme une connasse qui n’arrivait pas à distinguer la saveur. T’es sûr que c’est pas du caramel ?

J’étais sur un petit nuage.

Et nous avons passé la soirée à deux devant Mémé Sarfati, Fortunée, l’Attachée de Presse, et Mongola (♥).

Merci beaucoup.

Oui. C’était la Saint Valentin. Ma jolie Saint Valentin.

Je l’ai invité à venir diner à la maison. C’est un Cordon Bleu. Je suis Susan Mayer. La dernière fois, chez Lui, il nous a préparé des brochettes de Saint Jacques, des flans de courgettes, des bricks de crevettes à la mangue, une charlotte d’aubergines à l’agneau et un mille-feuilles aux fruits rouges.

Je lui ai préparé… des pâtes au Kiri.

Oh ce n’est pas tout. Il y avait une salade d’avocats (pas mûrs…) et de poires, et de la glace à la vanille avec des brochettes de fraises tagadas. De la grande cuisine quoi !

Et bien il s’est resservi. Là c’est la preuve ultime. Je peux dormir sur mes deux oreilles, ce garçon m’aime. Se resservir des pâtes au Kiri…

Ma Saint Valentin. Je suis vraiment content. Content de cette soirée, de cette nuit sans se lâcher, de cette balade la journée, de ce nouveau bond dans mon coeur.

C’est la fin du septième mois. Samedi nous fêterons le huitième.

Je suis heureux.

(Samedi c’était ton anniversaire également, je ne t’ai pas oublié).